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Pourquoi un mémorial de la Shoah à Lyon ?

Un mémorial pour tirer les leçons de l’Histoire

Au cours des dernières décennies, plusieurs villes à travers le monde ont érigé sur l’un de leurs espaces publics, un monument destiné à rappeler aux générations futures la Shoah et ses millions de victimes.

A Lyon, sous l’égide du maire Gérard Collomb, trois associations (Amicale des déportés d’Auschwitz- Birkenau et des camps de Haute Silésie, Fils et Filles des déportés juifs de France, CRIF Auvergne-Rhône-Alpes) ainsi que des individualités extérieures à la communauté juive ont constitué une association pour édifier un Mémorial de la Shoah à proximité de la gare de Perrache, lieu de départ des convois de déportés. Composée de personnalités lyonnaises issues de la société civile, celle-ci a reçu le soutien de
plusieurs collectivités publiques : Région Auvergne-Rhône-Alpes, Ville et Métropole de Lyon, Département du Rhône, Ville de Caluire.

Toutefois, le financement d’un tel projet n’aurait pu être totalement obtenu sans la générosité de nombreux mécènes soucieux de répondre à l’exigence de rappeler au coeur de la cité, par un monument significatif au symbole fort, les conséquences du fanatisme dont la Shoah a été l’illustration paroxysmique.

Depuis le 26 janvier 2025, ce mémorial de la Shoah a pris place dans le paysage urbain de Lyon. Il se veut interpellateur du passant pour l’inviter à conjurer l’oubli.

Le président de l’association
Jean-Olivier Viout

Les mots de Maître André Soulier, Président du Comité de parrainage

« Il y a 75 ans, le monde, sidéré, découvrait l'horreur des camps de concentration et d'extermination nazis à travers les récits qui en étaient faits, les photographies et les images diffusées par le cinéma. Nul ne peut oublier la stupeur et la douleur exprimées par les libérateurs.

Le mot ‘’indicible’’ y trouvait alors tout son sens, quels qu’aient été les malheurs accumulés par les affrontements des hommes depuis des siècles

Dans un monde parcouru à nouveau de frissons, quand certains souvenirs paraissent s’effacer, volontairement ou non de bien des mémoires, il est indispensable et urgent de montrer et de raconter cette tragédie moderne, sans précédent par son ampleur : la tentative d’élimination de tout un peuple ».

André Soulier

Les mots de Jean-Claude Nerson, Président de l’Amicale des anciens déportés d’Auschwitz et des camps de Haute-Silésie

« Le passé a besoin qu’on l’aide afin qu’il ne sombre pas dans l’oubli, ce monument sera le rappel du martyre des Juifs d’Europe.

Il sera le rappel qui servira aux passants à contrecarrer les propos négationnistes de ceux que Robert Badinter appelait « les faussaires de l’Histoire ».

Comme le disait le philosophe Vladimir Jankelevitch « les morts dépendent entièrement de notre fidélité », quelle plus belle preuve de fidélité que cette édification dans le centre même de la Capitale de la Résistance, d’un monument qui perpétuera le souvenir de la destruction d’une population, seulement coupable d’être née.

Lyon où s’était tenu le premier procès pour crime contre l’Humanité, contre Klaus Barbie, s’honore une nouvelle fois en permettant l’édification d’un tel monument ».

Jean-Claude Nerson

Les mots de Mme Nicole Bornstein, Présidente du CRIF Auvergne Rhône-Alpes

« Il paraissait important que Lyon, capitale de la Résistance, et sa région qui ont vécu toutes les formes du drame de la seconde guerre mondiale, et qui contiennent en leur sein nombre de lieux de mémoire liés à cette période, envisage l'édification d'un monument mémoriel, à lui seul symbole de la Shoah.

Interpellé par les temps de violence auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés, et par la montée de l'antisémitisme et de la xénophobie, nous sommes en quête d'un lieu de recueillement de grande force symbolique.

Dans une génération, ceux qui ont connu, côtoyé, échangé avec les témoins disparaîtront et la Shoah ne sera plus, peut-être, qu'un événement parmi d'autres, mentionné dans les livres d'histoires, une tranche d'histoire qui aura peut-être du mal à trouver sa place dans le roman national...

Il est donc temps que ce mémorial devienne une réalité pérenne, ancrée à Lyon ».

Nicole Bornstein

Les mots de Gérard Collomb, Maire de Lyon (2001-2017 puis 2018-2020)

« Sur ce lieu central de notre ville, ce monument rappellera que plus de 6200 personnes de la région Auvergne Rhône-Alpes - hommes, femmes, enfants - ont été déportées parce qu’elles étaient juives.
Il rappellera que cette mémoire de la Shoah - dans laquelle ont péri 6 millions de Juifs, parmi lesquels 1 million et demi d’enfants - est celle de notre humanité tout entière. Il sera la traduction de nos idéaux d’égalité, de fraternité, de respect de la dignité humaine ; l’expression aussi de notre détermination pour les temps présents.

Nous le savons tous, l’antisémitisme n’a hélas pas disparu après la Shoah. Nous en avons eu ces dernières années dans notre pays, jusqu’au cœur de nos villes, d’effroyables illustrations.

Et l’augmentation du nombre d’actes antisémites enregistrés en France l’an dernier est un sujet d’inquiétude majeur (…) Ce sont les principes même de notre République, ses valeurs fondatrices, son équilibre que ces idéologies de haine menacent. C’est aussi cela que notre démarche a vocation à rappeler.

Pour toutes ces raisons, je suis certain qu’elle recueillera une large adhésion auprès des Lyonnaises et des Lyonnais. Pour ma part j’ai confiance dans notre capacité à mobiliser les forces vives de notre territoire autour de ce projet ».

Gérard Collomb

L'emplacement proposé

Au cœur de la presqu’ile de Lyon

  • Place Carnot, en raison de la centralité du lieu,
  • Place Carnot, en raison de sa proximité avec la gare de Perrache, lieu de départ des convois ferroviaires à destination de Drancy et des camps de la mort
  • Place Carnot qui, demain, depuis ce Mémorial de la Shoah, jusqu’au monument du Veilleur de Pierre, perpétuant le souvenir des martyrs de la Résistance, en passant par la borne de Verdun et la stèle des enfants d’Izieu, formera avec la place Bellecour, au cœur de la cité, un axe mémoriel du sanglant XX° siècle.

Un projet citoyen, clair et transparent :

Implanter, au cœur de la ville de Lyon, un Mémorial en forme d’œuvre d’art significative,
d'une parfaite lisibilité, propre à retenir l’œil du passant et à l'interpeler,
accompagné de cette seule inscription :

EN MÉMOIRE DES SIX MILLIONS DE JUIFS VICTIMES DE LA SHOAH,
DONT UN MILLION ET DEMI D'ENFANTS
(1933 – 1945)
6 100 VENAIENT DE NOTRE RÉGION